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Par Jane Daria le 13 Juillet 2005 à 18:43II
Ô pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
- C'est que les vents tombant des grands monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;
C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ;
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;
C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !
Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu !
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Par Jane Daria le 13 Juillet 2005 à 14:24
III
- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.
[Rimbaud]
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Par Jane Daria le 20 Juin 2005 à 19:30
« [...] Encore un printemps de passé
Je songe à ce qu'il eut de tendre
Adieu saison qui finissez
Vous nous reviendrez aussi tendre [...] »Guillaume Apollinaire
Alcools
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Par Jane Daria le 17 Juin 2005 à 22:39
« Je suis, pour quelques minutes, dans une petite oasis bourgeoise
que je savoure. Mais un malheur est dessous, permanent,
inoubliable. Oui, je savoure d'être, pour quelques minutes, un
bourgeois, comme eux. On aime être ce qu'on n'est pas. Il n'y a
pas plus artiste qu'une vraie bourgeoise qui écume devant un
poème ou entre en transe, une mousse aux lèvres, à la vue d'un
Cézanne et prophétise en son petit jargon, chipé ça et là et même
pas compris, et elle parle de masses et de volumes et elle dit que ce
rouge est si sensuel. Et ta sœur, est-ce qu'elle est sensuelle ? »
Albert Cohen
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Par Jane Daria le 17 Juin 2005 à 20:22
Ces lieux sont purs ; tu les complètes.
Ce bois, loin des sentiers battus,
Semble avoir fait des violettes,
Jeanne, avec toutes tes vertus.
L'aurore ressemble à ton âge ;
Jeanne, il existe sous les cieux
On ne sait quel doux voisinage
Des bons coeurs avec les beaux lieux.
Tout ce vallon est une fête
Qui t'offre son humble bonheur ;
C'est un nimbe autour de ta tête ;
C'est un éden en ton honneur.
Tout ce qui t'approche désire
Se faire regarder par toi,
Sachant que ta chanson, ton rire,
Et ton front, sont de bonne foi.
Ô Jeanne, ta douceur est telle
Qu'en errant dans ces bois bénis,
Elle fait dresser devant elle
Les petites têtes des nids.
Victor Hugo
Je met ce poème, parce que c'est le même prénom,
rien à voir avec Jane et moi. Daria
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