• II

    Ô pâle Ophélia ! belle comme la neige !
    Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
    - C'est que les vents tombant des grands monts de Norwège
    T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;

    C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
    A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ;
    Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
    Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;

    C'est que la voix des mers folles, immense râle,
    Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
    C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
    Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !

    Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
    Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
    Tes grandes visions étranglaient ta parole
    - Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu !

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  • III

    - Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
    Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
    Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
    La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

    [Rimbaud]


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  • « [...] Encore un printemps de passé
    Je songe à ce qu'il eut de tendre
    Adieu saison qui finissez
    Vous nous reviendrez aussi tendre [...] » 

    Guillaume Apollinaire
    Alcools


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  • « Je suis, pour quelques minutes, dans une petite oasis bourgeoise
    que je savoure. Mais un malheur est dessous, permanent,
    inoubliable. Oui, je savoure d'être, pour quelques minutes, un
    bourgeois, comme eux. On aime être ce qu'on n'est pas. Il n'y a
    pas plus artiste qu'une vraie bourgeoise qui écume devant un
    poème ou entre en transe, une mousse aux lèvres, à la vue d'un
    Cézanne et prophétise en son petit jargon, chipé ça et là et même
    pas compris, et elle parle de masses et de volumes et elle dit que ce
    rouge est si sensuel. Et ta sœur, est-ce qu'elle est sensuelle ? »

    Albert Cohen


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  • Ces lieux sont purs ; tu les complètes.
    Ce bois, loin des sentiers battus,

    Semble avoir fait des violettes,

    Jeanne, avec toutes tes vertus.

    L'aurore ressemble à ton âge ;

    Jeanne, il existe sous les cieux

    On ne sait quel doux voisinage

    Des bons coeurs avec les beaux lieux.

    Tout ce vallon est une fête
    Qui t'offre son humble bonheur ;

    C'est un nimbe autour de ta tête ;

    C'est un éden en ton honneur.

    Tout ce qui t'approche désire
    Se faire regarder par toi,

    Sachant que ta chanson, ton rire,

    Et ton front, sont de bonne foi.

    Ô Jeanne, ta douceur est telle
    Qu'en errant dans ces bois bénis,

    Elle fait dresser devant elle

    Les petites têtes des nids.

    Victor Hugo

    Je met ce poème, parce que c'est le même prénom,
    rien à voir avec Jane et moi. Daria


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